Depuis le 17 avril 2025, la zone industrialo-portuaire de Tarnos s’est dotée d’un nouvel équipement aussi ambitieux qu’inspirant : le Restaurant Inter-Entreprises Andrée DUPEYRON.
Plus qu’un simple lieu de restauration, ce bâtiment de 6 200 m² symbolise le renouveau économique, social et écologique d’un territoire en pleine transformation. Pensé pour répondre aux besoins des 3 200 salariés qui travaillent dans la zone – dont 1 600 pour Safran Helicopter Engines – le restaurant offre une cuisine locale, durable, accessible… tout en devenant un levier fort pour l’insertion, la coopération et l’attractivité du Seignanx.
Une réponse concrète aux besoins des entreprises et des salariés
En 2019, la Communauté de communes du Seignanx initie ce projet structurant. Elle part d’un constat simple : les entreprises du secteur se développent, les recrutements s’accélèrent, mais les infrastructures de services ne suivent pas. Alors, elle imagine un restaurant inter-entreprises qui réponde aux différents rythmes de travail, qui facilite les échanges entre salariés, et qui participe à améliorer leur qualité de vie au quotidien.
L’État, la Région Nouvelle-Aquitaine, le Département des Landes et Safran Helicopter Engines s’unissent pour financer le projet. Ensemble, ils mobilisent 10,5 millions d’euros. Safran cède le terrain pour l’euro symbolique. L’État soutient le chantier via le programme « Territoires d’industrie » et le CRTE (Contrat de relance pour la transition écologique).
En 2023, les travaux commencent. Deux ans plus tard, le restaurant est inauguré.
Un bâtiment pensé pour aujourd’hui… et pour demain
Dès sa conception, l’architecture bioclimatique a guidé le projet. Le bâtiment maximise la lumière naturelle et limite l’éclairage artificiel, pour le confort des utilisateurs et la sobriété énergétique. Il fonctionne grâce à des pompes à chaleur réversibles, une production d’eau chaude solaire par héliopac, et 290 m² de panneaux photovoltaïques qui couvrent à eux seuls 45 % des besoins énergétiques annuels. Les eaux de pluie sont intégralement infiltrées sur le site, sans raccordement au réseau.

Ce restaurant inter-entreprises séduit aussi par sa modularité. La salle Yves Laboudigue, de 807 m², accueille jusqu’à 530 convives en self-service. La salle des Forges propose une offre snacking dans un cadre plus rapide et décontracté. Une salle de repas de nuit s’adresse aux salariés en horaires décalés. Deux salles appelées l’Agora permettent d’organiser des repas d’affaires ou des visioconférences. Et pour profiter des beaux jours, une terrasse de 100 places complète l’ensemble.


Les services sont pensés pour tous les usages : 36 casiers connectés (produits frais et plats préparés) permettent de se restaurer 24h/24. Les horaires sont flexibles, les tarifs accessibles (entre 11 et 14,50 € selon l’espace), et le paiement se fait par badge, carte bancaire ou tickets restaurant.
Une cuisine locale, de saison… et solidaire
Derrière les fourneaux, c’est la SCIC EOLE qui pilote la restauration. Cette coopérative d’intérêt collectif basée dans le Seignanx s’est donnée pour mission de concilier alimentation de qualité, circuits courts et insertion professionnelle. Elle travaille avec plus de 40 producteurs basco-landais, dont 11 qui adaptent leurs cultures en fonction des menus. Les fruits et légumes sont préparés dans la légumerie Légume Pro, puis cuisinés par une brigade de 80 salariés, dont 16 en parcours d’insertion.

Chaque semaine, EOLE garantit une offre variée, saine, sans OGM ni additifs controversés. Elle propose aussi un menu végétarien, conçu sans soja, en phase avec les attentes écologiques actuelles. L’impact est mesurable :
- 52 % des produits sont locaux
- 27 % à la fois bio et locaux
- l’achat alimentaire annuel dépasse les 2,9 millions d’euros
EOLE détient d’ailleurs le niveau 2 du label « En cuisine » d’Ecocert, le plus haut niveau en restauration collective bio.
Mais l’engagement ne s’arrête pas à l’assiette. EOLE accompagne chaque année plusieurs dizaines de personnes éloignées de l’emploi. Elles intègrent les équipes dans le cadre de contrats d’insertion, suivent des formations, bénéficient d’un accompagnement personnalisé, et retrouvent pour beaucoup un emploi durable : entre 60 et 69 % des parcours débouchent sur une sortie positive. Pendant le chantier du RIE, 9 000 heures d’insertion ont été réalisées.
Un levier d’attractivité pour le Seignanx
Ce restaurant ne se limite pas à nourrir. Il rassemble, crée du lien entre les salariés et devient un lieu de convivialité. En attirant et fidélisant les talents, il participe activement à la qualité de vie au travail. En valorisant les circuits courts, il soutient les filières locales tout en réduisant l’empreinte environnementale du territoire.
Ce nouvel espace s’inscrit pleinement dans la dynamique économique du pôle industriel de Tarnos, aux côtés de Safran Helicopter Engines, du port de Bayonne, de l’Espace technologique Jean Bertin et de nombreux acteurs de l’innovation et de l’économie sociale.
C’est toute une vision du vivre et travailler ensemble qui s’incarne dans ce lieu. Et c’est exactement l’esprit de ce que signifie « Vivre dans les Landes » : un territoire qui avance, qui innove, qui prend soin de ses habitants comme de son environnement.