À son arrivée dans les Landes, Xavier Carrère, plasticien-sculpteur, a été accueilli à bras ouverts et il a eu l’opportunité d’ouvrir son premier atelier.

Xavier Carrère, plasticien-sculpteur – Atelier Verre Atlantique de Magescq

D’où êtes-vous originaire ?

J’ai grandi dans le Var. À 13 ans, je passais mes vacances à Biot pour aider mon oncle maître verrier dans son atelier. Il avait été formé par la famille Monod qui a fondé les verreries de Biot. Tout ce qui était créatif me fascinait. En parallèle en 1984, j’étais inscrit à l’école de photo d’Orthez et c’est là que j’ai découvert la côte landaise en me baladant après les cours. Je me souviens d’avoir été frappé par ces grands espaces, ces univers immenses et puis ce sable qui borde les chemins qui me rappelait les vacances, la liberté.

Pourquoi avoir choisi les Landes ?

Après deux ans dans la photo à Nice, j’ai travaillé dans plusieurs ateliers de Biot avant d’être recruté à la tête d’un atelier de verre soufflé à Belleville à Paris. J’y ai donné des cours. Cela me permettait aussi de créer et de mener mes recherches personnelles. Par la suite quand j’ai voulu m’installer impossible de trouver un lieu sur la Côte d’Azur où les espaces étaient saturés. Invité par une amie à Soustons en 1994, j’ai passé mon premier été dans les Landes et je ne suis plus jamais reparti ! J’ai ouvert une galerie à Léon puis me suis installé à Magescq en 2014 où j’ai désormais ma clientèle et où je travaille en lien avec le territoire et l’office intercommunal de tourisme. J’avais envie de bâtir mon espace sur un territoire vierge loin de tout ce qui pouvait m’encombrer. Ce qui m’a séduit c’est l’espace. Dans le Sud-Est tout est clôturé, maçonné, tracé.


Ici il n’y a pas de limite. Vous marchez sur des kilomètres de plage et de forêt. Nulle part ailleurs je n’ai retrouvé cette lumière, ces contrastes, ces masses de pins traversés par les rayons du soleil. On croirait voir des tableaux de Soulages. Lors d’une de mes premières performances, j’ai voulu investir les plages avec mes Ovolites qui sont au départ de ma création. C’est un peu le territoire qui est venu envahir ces bulles de verre. Le sable, l’eau, la forêt, le bois flotté… m’ont inspiré dans plusieurs de mes séries comme les « Liens », les « Constructions ». Le sable est présent dans toutes mes créations.

© Xavier Carrère


C’est quoi l’esprit landais ?

J’ai aimé leur ouverture d’esprit et leur curiosité. Ils n’avaient aucune méfiance envers moi. Ce ne sont pas des gens tordus. J’ai eu la chance d’être accueilli à bras ouverts. J’étais au chômage à l’époque et un monsieur a consenti à me louer un appartement. C’était vraiment faire preuve de solidarité. Ici on m’a laissé ma chance. J’ai apprécié cette bienveillance. Les Landais ont aussi un esprit festif que j’aime. Lors des fêtes, les gens se livrent et vous parlent beaucoup. Il y a de la convivialité et de l’authenticité dans cette manière de vivre.

En 1994, j’ai passé mon premier été dans les Landes et je ne suis plus jamais reparti !

Si vous deviez envoyer une carte postale des Landes, quelle image choisiriez-vous ?

Un mélange de sable, de pins, d’eau et de bruyère ou une vue de la dune surplombant l’océan.

Si vous deviez offrir un cadeau typique ?

L’incontournable pastis landais ! J’aime aussi offrir des pots de résine avec une larme de verre. La boule de quille landaise pour sa forme ronde et son évocation du jeu représente bien les Landes aussi.

Qu’est-ce qui vous manque le plus quand vous quittez les Landes ?

La tranquillité et puis cette facilité de pouvoir être au carrefour de plusieurs univers. On va de l’Océan à la montagne ou à Paris en si peu de temps.

Pour qualifier les Landes

  • Une couleur : sable
  • Une matière : le sable
  • Un goût / plat : la sole aux cèpes de chez Coussau
  • Une odeur : la résine
  • Un lieu : en haut d’une dune surplombant l’océan pour voir que la terre est ronde.
  • Une expression : « Dache-ha, dache-dise ! » (« laisse faire, laisse dire », en Gascon)
  • Une saison : le printemps qui annonce l’été
  • Un personnage : Théophile Gauthier pour son poème sur les pins des Landes
  • Un savoir-faire : la fête
  • Un sport : le surf