C’est dans l’écrin chaleureux de l’Hôtel Les Pyrénées à Mont-de-Marsan qu’a eu lieu, hier soir, la 12e édition des Laüsa. L’invitée n’était autre qu’Audrey Lacroix, présidente de Basket Landes. Une figure engagée du territoire, à la tête d’un club de basket féminin d’élite, mais aussi avocate, maman et passionnée. Un moment d’échange profond et convivial, entre rires, émotions et réflexions collectives.

Une présidente atypique, portée par l’humain
Audrey Lacroix n’a pas grandi un ballon orange à la main. Elle vient du tennis, sport qu’elle a longtemps pratiqué avec intensité. Le basket, elle l’a rencontré sur le tard, presque par hasard, lors d’un match de coupe d’Europe de Basket Landes. Touchée par l’énergie du collectif et les valeurs du club, elle s’y est engagée bénévolement, d’abord dans l’ombre : chauffeuse de bus, accompagnatrice, puis membre du conseil d’administration.
Son expertise juridique a été déterminante lors de la transformation du club en Société Anonyme Sportive Professionnelle (SASP). Lorsqu’il a fallu structurer un club à 1,5 million d’euros de budget annuel, Audrey était là. En 2022, elle succède à Marie-Laure Lafargue à la présidence. « C’était une transition naturelle », confie-t-elle. Ce rôle, elle le vit pleinement, entre passion, stress des matchs, et gestion collective d’un club à l’organisation unique.
Basket Landes : l’élite sportive dans un écrin rural
Basket Landes est aujourd’hui un club professionnel, structuré comme une entreprise… mais pas comme les autres. Avec 130 actionnaires issus du tissu local, une gouvernance en majorité féminine – présidente, directrice générale, directrice administrative, commerciale et sportive sont toutes des femmes – et une implication constante des bénévoles de l’association, Basket Landes incarne un modèle rare dans le sport pro.
Et ce modèle fonctionne. Malgré un budget bien inférieur à celui de ses adversaires européens, le club s’impose comme un acteur majeur du basket féminin : 2e de la saison régulière du championnat de France, demi-finaliste de la Coupe de France, et surtout, qualification dans le top 8 européen en EuroLeague pour la 6e année consécutive.


Des défis de taille et des rêves bien ancrés
Mais cette réussite ne va pas sans défis. Audrey Lacroix ne s’en cache pas :
On n’a pas les mêmes moyens que les grandes écuries européennes, mais on compense avec l’engagement, la passion, la fidélité du public.
Le secret ? Un staff performant, des choix de recrutement audacieux, une salle survoltée à chaque rencontre – souvent à guichets fermés – et une vraie culture du collectif.
La salle, justement, est aujourd’hui le frein principal au développement. Avec 2 500 places (bientôt 2 607), elle ne suffit plus. Un projet d’agrandissement est en cours : nouveaux gradins, loges VIP, espaces événementiels, bureaux, salles de formation… Objectif : faire de l’infrastructure un levier économique et d’attractivité.
La formation, enjeu clé de l’avenir
Face à l’impossibilité de rivaliser financièrement avec les clubs européens ou la WNBA américaine, Basket Landes mise sur la formation. Le centre, dirigé par Vincent Joly, détecte chaque année de jeunes talents, parfois venus de loin. Si aucune joueuse du centre n’est actuellement sous contrat pro, un nouveau cycle arrive avec des profils prometteurs.
Mais l’accompagnement ne s’arrête pas au sportif. Audrey insiste : « Ce qui compte, c’est aussi leur scolarité, leur vie de femmes, leur équilibre personnel. » C’est cette vision globale qui fait la différence.
Unique, Basket Landes l’est à bien des égards. Par sa gouvernance féminine, par son enracinement local, par son modèle participatif, par son public fidèle. Mais aussi par sa capacité à faire vibrer tout un territoire rural autour d’un projet collectif, humain et ambitieux.
Dans un monde du sport encore trop souvent dominé par les grandes métropoles, Basket Landes prouve qu’on peut briller, innover, inspirer… depuis les Landes. Et ça, c’est tout un symbole.