Le Groupe Bernadet est implanté à Grenade-sur-l’Adour, son périmètre d’action s’étend de la région Nouvelle-Aquitaine à l’Occitanie. Le groupe (Holding + 13 filiales) est reconnu pour son expertise dans les domaines des travaux de gros œuvre, de génie civil, de l’industrie du béton et des métiers de l’environnement. Cette entreprise familiale a été créée en 1931 et est dirigée depuis 2007 par Laurent Bernadet.
Le secteur du BTP représente environ 1,1 million d’emplois en France, il peine à combler ses besoins en main-d’œuvre. Laurent Bernadet évoque les tensions en présence et les outils mis en place pour répondre à cette difficulté.
Laurent Bernadet, quel est votre sentiment sur les difficultés de recrutement rencontrées, entre autres, dans le secteur du bâtiment ?
LB : La problématique de recrutement est commune à tous les entrepreneurs et dans tous types d’activité. Dans le secteur du bâtiment, la tension se ressent particulièrement dans les métiers à forte pénibilité, moins sur ceux de l’ingénierie et de l’encadrement des chantiers.
Il existe donc un lien de causalité avec la pénibilité des métiers…
LB : Les métiers se sont beaucoup mécanisés et sont moins pénibles aujourd’hui qu’hier. Nous avons pris en compte les notions d’ergonomie dans l’adaptation des postes de travail. Ce sont, à présent, plutôt des métiers de techniciens spécialisés, même si, notre implantation et la ruralité imposent la polyvalence. De nos jours, les métiers pénibles sont les métiers de dallage, de l’enduit et de la maçonnerie.
Vous travaillez donc constamment en lien direct avec le territoire landais et ses acteurs…
LB : Absolument ! Nous travaillons notamment avec les chambres consulaires et des entreprises, avec l’Education Nationale et avec le Conseil Départemental avec qui nous avons entamé un travail dirigé sur deux axes : la présentation de nos métiers aux plus jeunes et aux enseignants afin de lever de nombreux a priori ; et l’insertion de populations en difficultés sociales, de jeunes accompagnés et de demandeurs d’emploi. D’autres actions comme le lancement par le Conseil Départemental de l’Agence Landes Attractivité afin de promouvoir les atouts du territoire, s’inscrit aussi, à mon sens, dans un dispositif d’actions très utiles.
Notre département, par sa ruralité et ses atouts géographiques offre un cadre naturel de « bien vivre » qui se répercute sur un esprit d’entreprise que l’on ne retrouve pas dans les métropoles. Il existe beaucoup d’entreprises familiales dans les Landes, elles ont des valeurs et une façon spécifique de travailler. Bien que certaines d’entre elles soient devenues de grands groupes, elles ont conservé un esprit qui leur est propre.
Que diriez vous à un jeune qui se questionne sur son orientation dans les métiers du bâtiment ?
LB : Je lui expliquerai que les métiers du bâtiment sont passionnants et créatifs. On doit travailler en direction des futures générations. Nos métiers sont en train de muter, ils se mécanisent, ils s’industrialisent, on doit expliquer tout ceci. Nous devons impérativement être connectés vers l’extérieur pour attirer des couples avec un emploi pour chacun dans un même périmètre. Aujourd’hui la situation du conjoint qui ne trouve pas d’emploi peut être un frein. Certains projets structurants, notamment ferroviaires, devraient favoriser cette connexion tout en préservant notre cadre de vie et nos valeurs landaises.
Quelle part les nouvelles technologies occupent elles dans cette évolution technique ?
LB : Parlons du BIM (Building Information Modeling), qui a permis la numérisation de conception et de visualisation spatiale des constructions. Ces évolutions numériques permettent la lecture en 3D des constructions. Il a fallu mettre des formations en place, elles n’ont pas plus de 5 ans. Pour un maitre d’ouvrage qui n’est pas un technicien et qui utilise la chambre virtuelle de Domolandes pour conceptualiser et visualiser l’évolution de son bâtiment en 3D, c’est quelque chose de fort. Nous on fait appel à Hubics, une entreprise dédiée à l’innovation numérique et à la construction, implantée à DOMOLANDES. Les évolutions apportées par l’intelligence artificielle dessineront aussi de nouvelles perspectives.